Les fortes précipitations dans les régions de culture du blé d’hiver aux États-Unis, le temps sec au Canada et en Russie orientale, ainsi que la possible fermeture du corridor céréalier ont entraîné des hausses spéculatives des prix du blé aux États-Unis, avec une augmentation de 5 à 6 %.

Après le long week-end aux États-Unis dû aux célébrations de la fête de l’Indépendance, les marchés du blé ont connu une hausse en raison des précipitations excessives dans les régions où le blé d’hiver est cultivé, qui devraient se poursuivre pendant encore une semaine et retarder les récoltes. Au 2 juillet, le blé d’hiver aux États-Unis a été récolté sur 37 % de la superficie totale, contre 52 % l’année dernière et une moyenne quinquennale de 46 %.

Selon le rapport Crop Explorer du ministère de l’Agriculture des États-Unis (USDA), il y a un déficit d’humidité dans les prairies canadiennes du sud, car les pluies prévues ne se sont pas matérialisées dans le sud de la Saskatchewan et le sud-ouest du Manitoba.

Les représentants de la Russie ont une fois de plus exprimé leur opinion sur l’inopportunité de continuer l’exploitation du corridor céréalier, il ne devrait donc pas y avoir d’augmentation des exportations de céréales de l’Ukraine en juillet et en août.

Suite à cette nouvelle, les contrats à terme de septembre sur le blé ont augmenté comme suit :

• Le blé d’hiver rouge tendre (SRW) à Chicago a augmenté de 5 % pour atteindre 247,7 $/tonne.
• Le blé d’hiver rouge dur (HRW) à Kansas City a augmenté de 6,2 % pour atteindre 310,9 $/tonne.
• Le blé de printemps rouge dur (HRS) à Minneapolis a augmenté de 6 % pour atteindre 315,1 $/tonne.
• Le blé de la mer Noire à Chicago a augmenté de 0,3 % pour atteindre 237,25 $/tonne.
• Le blé sur Euronext Paris a augmenté de 2,3 % pour atteindre 233,25 €/tonne ou 252,9 $/tonne.

Au cours de l’année de commercialisation 2022/23, les pays de l’UE ont augmenté leurs exportations de blé tendre de 12 % pour atteindre 31,1 millions de tonnes par rapport à la saison précédente, mais ont réduit leurs exportations de blé dur de 24 % pour atteindre 742 000 tonnes. Les exportations de farine de boulangerie ont également diminué de 11 % pour atteindre 482 000 tonnes (équivalent en grain).

Les principaux exportateurs européens de blé tendre au cours de l’année de commercialisation 2022/23 étaient la France (10,1 millions de tonnes), la Roumanie (4,7 millions de tonnes), l’Allemagne (3,9 millions de tonnes) et la Pologne (3,6 millions de tonnes). De plus, la Pologne est devenue le plus grand exportateur de blé dur, expédiant 185 000 tonnes.

En Ukraine, les prix d’achat du blé restent au niveau de 160-170 $/tonne pour les livraisons aux ports du Danube, tandis que les achats dans les ports de la mer Noire ont pratiquement cessé.

Dans le même temps, la Russie continue de bloquer les exportations ukrainiennes, augmentant ainsi ses revenus grâce à la vente de son propre blé. Plus de 50 millions de tonnes de blé russe ont été exportées au cours de l’année de commercialisation 2022/23, et il est prévu d’en vendre 45 millions de tonnes au cours de l’année de commercialisation 2023/24. Selon SovEcon, les prix du blé russe avec une teneur en protéines de 12,5 % ont atteint 232 $/tonne FOB. Cependant, le manque de précipitations dans les régions centrales, de la Volga et de Sibérie, et en particulier dans le Tatarstan, aggrave considérablement les perspectives de récolte du blé de printemps.